Mycotoxines sur céréales : risques, enjeux et solutions

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Invisible à l’œil nu, silencieuse mais bien réelle, la menace des mycotoxines plane sur les cultures céréalières. Présentes dans le blé, le maïs, l’orge ou l’avoine, ces toxines naturelles sont produites par des moisissures susceptibles de se développer au champ comme en stockage. Résistantes à la chaleur, stables chimiquement, elles peuvent contaminer toute une récolte sans signe visible, compromettant non seulement la qualité sanitaire des grains, mais aussi leur valeur économique. Pour les professionnels agricoles, comprendre les mécanismes de développement de ces toxines et mettre en place des stratégies adaptées devient un levier de performance, à la fois pour protéger la santé humaine et animale, et pour garantir la qualité des filières.

Définition des mycotoxines

Les mycotoxines sont des composés toxiques d’origine naturelle, produits par certaines espèces de moisissures se développant sur les végétaux. Ces champignons peuvent contaminer les cultures céréalières aussi bien avant la récolte qu’après, pendant les phases de stockage. Le maïs, le blé, le riz, l’orge, l’avoine et le sorgho sont particulièrement exposés, mais d’autres denrées alimentaires comme les fruits secs, les épices, les pommes, le vin ou encore les grains de café peuvent également être touchés. Cette contamination passe généralement inaperçue.

Les toxines peuvent s’insinuer profondément dans les grains, sans odeur ni signe visible. Une analyse en laboratoire est nécessaire pour les identifier. Les mycotoxines résistent à de nombreux procédés de transformation et conservent leur toxicité malgré la cuisson ou le séchage. Leur stabilité chimique les rend d’autant plus difficiles à éliminer. Les conditions favorables au développement des moisissures sont bien connues : chaleur, humidité, mauvaise aération. Lorsque ces facteurs sont réunis, la prolifération des champignons devient rapide et les risques de production de mycotoxines augmentent. Ce phénomène représente un enjeu économique majeur dans les filières agricoles : près de 70 % des matières premières utilisées pour l’alimentation animale sont concernées par une contamination, avec des répercussions directes sur la santé des animaux et sur les coûts de production, parfois à hauteur de 35 %.

Celles produites aux champs sont issues des fusarioses (DON, fumonisine, zéaralénone…) et celles produites par un mauvais stockage sont produites par un aspergillus (ochratoxines). En élevage, on peut identifier le niveau d’intoxication des animaux en les dosant dans le lait des mères.

Quelles sont les conditions favorisant leur développement des mycotoxines ?

Le développement des mycotoxines dépend d’un ensemble de facteurs liés au climat, aux pratiques culturales et aux conditions de stockage. Parmi les éléments qui augmentent significativement le risque, on retrouve :

  • une humidité ambiante élevée, combinée à des températures chaudes pendant le cycle de culture ;
  • des rotations culturales mal planifiées, avec des successions de cultures sensibles aux mêmes agents pathogènes ;
  • la présence de résidus végétaux contaminés non enfouis, qui servent de relais aux champignons ;
  • l’utilisation de variétés de céréales particulièrement sensibles aux champignons producteurs de toxines ;
  • l’absence ou le retard de traitement fongicide, laissant le champ libre aux infections ;
  • une récolte tardive, exposant les grains plus longtemps aux moisissures dans le champ ;
  • des conditions de stockage dégradées : grains mal séchés, mauvaise ventilation, infestations d’insectes ou présence de grains abîmés.

Sources et types de mycotoxines

Les mycotoxines les plus préoccupantes dans les céréales sont produites par un nombre limité de champignons. On distingue notamment :

  • DON (vomitoxine) : freine la consommation et ralentit la croissance des animaux.
  • Zéaralénone (ZEA) : agit comme un œstrogène, provoque des troubles hormonaux et reproductifs.
  • Aflatoxines (AFLA) : très toxiques pour le foie, transmissibles via le lait, cancérigènes.
  • Ochratoxine A (OTA) : cible les reins, affecte l’immunité, possiblement cancérigène.
  • Fumonisines : responsables de troubles hépatiques et digestifs, suspicion de cancer de l’œsophage.
  • Trichothécènes (T2, HT2) : provoquent des irritations, des troubles immunitaires et des lésions cutanées.

Quels impacts sur la santé ?

Les effets des mycotoxines sur la santé peuvent se manifester à différentes intensités selon le niveau et la durée d’exposition. 

Chez l’être humain, les cas d’intoxication aiguë sont devenus rares, car ils nécessitent une ingestion massive sur une courte période. Le véritable danger réside dans l’exposition chronique, à faibles doses, souvent invisible mais durable. Cette exposition répétée peut entraîner des atteintes au foie et aux reins, des affaiblissements du système immunitaire, des troubles neurologiques ainsi que des effets mutagènes et tératogènes. Certaines mycotoxines sont également suspectées de favoriser le développement de cancers.

Chez les animaux d’élevage, les conséquences sont tout aussi préoccupantes. Elles affectent le système digestif, hépatique et rénal, mais aussi l’immunité générale. Les troubles de la reproduction, comme la baisse de fertilité ou les avortements, sont fréquemment observés en cas de contamination. La performance globale des animaux s’en trouve altérée : diminution de la consommation alimentaire, ralentissement de la croissance, baisse de la production laitière. Ces effets, bien que parfois discrets, se traduisent par des pertes économiques importantes pour les éleveurs.

Biostimulants
Améliorateurs du sol

Prévention et bonnes pratiques agricoles

Limiter le développement des mycotoxines passe par une approche rigoureuse à chaque étape, du champ jusqu’au stockage. Des pratiques préventives ciblées permettent de réduire les risques de contamination :

Au champ :

  • mettre en place une rotation culturale adaptée pour éviter la persistance des champignons dans le sol ;
  • enfouir les résidus végétaux après récolte par un labour profond ;
  • choisir des dates de semis optimales selon les conditions climatiques locales ;
  • favoriser la lutte biologique contre les insectes vecteurs, comme la pyrale du maïs ;
  • sélectionner des variétés plus tolérantes aux champignons toxigènes ;
  • broyer les résidus de culture pour limiter les sources d’inoculum.

Au stockage :

Au moment du stockage, des mesures strictes sont nécessaires pour conserver des grains sains :

  • nettoyer soigneusement les silos avant remplissage ;
  • éviter le mélange de lots pour limiter la propagation d’une contamination ;
  • contrôler en continu l’humidité et la température à l’intérieur des installations ;
  • limiter la durée de stockage pour réduire les risques de reprise fongique ;
  • assurer une ventilation efficace pour éviter la condensation ;
  • ne stocker que des grains bien secs et exempts de dommages physiques.

Stratégies de lutte contre les myxotoxines

La gestion des mycotoxines repose sur une approche multifactorielle, combinant diagnostic précis et solutions ciblées. Chaque outil a sa spécificité et doit s’intégrer dans une stratégie globale de maîtrise du risque.

  • Détection et échantillonnage : une surveillance rigoureuse est nécessaire pour repérer la présence de mycotoxines, y compris sous forme masquée. Les prélèvements doivent être réalisés de façon individualisée pour éviter toute dilution dans un lot plus large. Seule une analyse spécifique permet de confirmer la contamination et d’en évaluer l’intensité.
  • Adsorbants : ces substances, souvent à base d’argiles naturelles comme la smectite, la kaolinite ou l’illite, agissent en piégeant les mycotoxines dans le tube digestif des animaux. Cette méthode est efficace pour neutraliser certaines toxines, comme l’aflatoxine B1 ou l’ochratoxine A. En revanche, elle montre ses limites face à des molécules comme la zéaralénone, le DON ou les trichothécènes de type T2.
  • Biotransformation : cette méthode repose sur l’action d’enzymes ou de micro-organismes capables de métaboliser les toxines en composés moins actifs. Les parois de levures, riches en mannan-oligosaccharides (MOS) et en glucomannanes, sont utilisées pour réduire l’impact du DON, de la zéaralénone et de l’aflatoxine B1. Cette approche s’intègre particulièrement bien dans les plans de ration en élevage.
  • Booster hépatique : certaines plantes médicinales, comme le chardon-Marie, sont utilisées pour soutenir la fonction hépatique face à une exposition toxique. Leurs propriétés antioxydantes permettent de limiter l’inflammation, de favoriser la régénération des cellules du foie et de réduire les effets secondaires liés à l’accumulation des toxines.
  • SILIBOOST : les solutions de prévention passent par un sol vivant car si les plantes ne sont pas oxydées, les fusarioses ne vont pas pouvoir se développer très vite et donc ne sécrètent pas de mycotoxines pour étager leurs développement (donc on peut avoir de la fusariose sans mycotoxine sur le grain) , le SILIBOOST va à la fois activer la symbiose plante / sol mais également agir sur la feuille en épaississant la cuticule (barrière naturelle) et en améliorant l’équilibre osmotique des cellules (eau-azote-sucre) grâce à des parois cellulaires efficaces.

Action fongicide et bactéricide

  • CHITOPROTECT : dose d’emploi : 1 litre / 100 litres d’eau / hectare
  • BENTOBIO : fort pouvoir asséchant (Dose d’emploi : 1kg / 100 litres d’eau / hectare)

Biostimulant

Ils sont le premièr rempart, en barrière physique contre les ravageurs et maladies des plantes.

  • YAKADOP : dose d’emploi : 5 à 10 litres /100 litres d’eau / hectare

N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements

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