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Notre savoir-faire

Recherche et Développement en agrobiologie

Chez Agrobiotop, notre savoir-faire et notre expertise nous permet de développer des solutions biologiques et respectueuses de l’environnement, de véritables alternatives aux pesticides et engrais chimiquesde synthèse. Découvrez notre savoir-faire en agrobiologie et nos différents domaines d’intervention.

AGROBIOTOP a également une activité de recherche et développement (R&D) qui se base sur l’expertise développée par les deux entités SPN AGROBIO et OXYBIOTOP qui ont fusionné pour donner naissance à AGROBIOTOP :

Cette expertise est liée aux connaissances qu’ont développé les deux entités SPN AGROBIO et OXYBIOTOP qui ont fusionné pour donner naissance à AGROBIOTOP :

  • Le premier SPN AGROBIO : dans le domaine de la connaissance des plantes et de leurs actifs, pour pouvoir formuler des produits ciblés et efficaces en fonction de problématiques terrain, ainsi que dans le domaine de la connaissance des maladies et ravageurs présents sur les cultures.
  • Le deuxième OXYBIOTOP : dans le domaine de la connaissance et des modes d’action des sols et des produits stimulant la fertilité chimique, physique et biologique des sols, avec notamment un produit à base de silice activée.

AGROBIOTOP, par la fusion de ces deux entités, a su développer une expertise et un pôle agrobiologique permettant de répondre à des demandes venant du terrain par l’intermédiaire de ses clients.

Contexte de la R&D Agrobiotop

Le contexte principal des projets R&D est celui de la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques mais aussi de manière générale des produits chimiques (dont engrais) dans un but à la fois de protection de l’environnement, de la santé des utilisateurs et des consommateurs.

Objectifs de réductions fixées par des politiques publiques qui évoluent vs une demande sociétale forte

Cet objectif est bel et bien ancré dans les politiques publiques :

En France, un plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides est adopté en 2006 et a permis la mise en place d’une réglementation sur les conditions d’utilisation de ces produits (protections individuelles, conditions météorologiques d’application, conditions de retraitement des effluents et des fonds de cuve…).

En 2007, le Grenelle de l’environnement fait émerger le besoin d’une limitation des usages des produits phytopharmaceutiques de 50% à l’échelle d’une décennie. Cet objectif donne naissance au plan Ecophyto I (2018) en 2008 qui centralise l’ensemble des actions permettant d’atteindre cet objectif à horizon 2018 et qui comportait 9 axes et 114 actions.

Malgré la mise en place du plan Ecophyto I, le NODU a augmenté de 5% entre la moyenne triennale de 2009-2011 et celle de 2011-2013.

A la mi-parcours du plan Ecophyto I, afin de faire un bilan intermédiaire et d’identifier des voies d’amélioration possibles, le député Dominique Pottier rend un rapport « Pesticides et agroécologie, les champs des possibles » en 2014 au Premier Ministre.

Cela aboutit en 2015 à une nouvelle version du plan Ecophyto (II) qui revoit l’objectif de réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques de 50% à horizon 2025 (vs 2018) et introduit de nouvelles mesures.

Au niveau Européen, le Pacte Vert adopté en mai 2020 fixe l’objectif de réduction de 50% des pesticides dans l’agriculture européenne d’ici 2030.

Un nouveau plan Écophyto 2030 (ou Écophyto III, le quatrième depuis 2009), est en consultation publique. L’objectif de réduction de 50 % a non seulement été reporté à nouveau (pour 2030), mais il s’appuie sur la période 2015-2017, durant laquelle l’utilisation des pesticides était au sommet, et non plus 2009 comme initialement.

En France, la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle adoptée le 10/11/2020 met en avant différents axes à déployer pour le développement des produits de biocontrôle, alternatif aux produits phytopharmaceutiques classiques.

La demande sociétale est très forte, que ce soit de la part des producteurs qui sont demandeurs de solutions, des consommateurs qui veulent de moins en moins de « chimique » et des citoyens qui font pression sur les agriculteurs.

La dynamique du marché de l’agriculture biologique freinée :

Les chiffres annoncés le 1er juin 2023 par l’Agence bio pour l’année 2022 confirment les grandes tendances amorcées en 2021 : les achats de produits alimentaires bio sont en baisse de 4,6%, et la part du bio dans le panier des Français s’établit à 6%, contre 6,4% en 2021.

Cette évolution globale est à différencier selon les moyens de distribution, et selon les filières :

  • Si les magasins spécialisés en bio subissent une décrue importante (-8,6%), tout comme la grande distribution (-4,6%), la vente directe à la ferme et sur les marchés est en progression (+3,9%).
  • les ventes de vin bio continuent leur progression (+2%), tandis que les viandes (-13%) et les fruits (-7%) subissent les baisses les plus marquées

Le nombre de fermes en AB et le nombre d’ha d’AB continue de progresser mais à un niveau inférieur :

En 2022, le cap des 60 000 fermes engagées en bio (certifiées ou en conversion) a été franchi, soit 14,2% des fermes françaises. Avec +3,5%, le nombre de producteurs engagés en agriculture biologique continue de progresser en 2022, mais à un rythme inférieur à 2021 (+9%). Parmi les arrêts de certification enregistrés en 2022, il apparait que la moitié des arrêts relève de départs à la retraite, et non d’un changement dans le choix de conduite de la ferme. 

En 2022, la surface totale des terres certifiées en AB s’élève à 2,88 millions d’hectares, ce qui représente 10,7% de la SAU et une progression de 4% par rapport à 2021. Cela fait de la France, pour la deuxième année consécutive, la première surface bio en Europe. Personne ne cultive davantage de terres bio en Europe, et seule l’Allemagne a un marché plus important en termes de chiffre d’affaires. Mais cela est lié à la surface agricole utile totale de la France, première au niveau de l’UE. Si on regarde la part de surface bio dans la SAU totale, la France chute à la 13e place d’un classement dominé par l’Autriche et ses 26,5% de surfaces bio.

En 2022, le solde entre les conversions (5330 exploitations, -30,8%) et les déconversions (3290 exploitations, -31%) traduisait un réel coup de frein sur la dynamique de conversion mais il était encore positif.

Si l’on regarde les projections 2023 : Philippe Camburet, président de la Fnab indique que « 2023 risque d’être l’année du recul de l’agriculture bio en France ». Selon Philippe Camburet, la France comptait 60.088 exploitations certifiées bio au 31 août 2023, contre 60.483 au 31 décembre 2022, soit une très légère érosion, mais une érosion tout de même, potentiellement la première de l’histoire de l’AB.En parallèle, on a vu également apparaître la mise en œuvre de concepts comme l’agroécologie et de labels type H.V.E (Haute Valeur Environnementale) mais également de nombreux cahiers des charges propres à chaque filière (ex : CRC (Culture Raisonnée de Céréales) etc.).

Les chiffres de la France au sein de l’UE en termes d’utilisation de produits phytopharmaceutiques :

Indicateur 1 : Évolution des quantités totales de substances actives vendues par type d’usages

evolution substances actives

Après avoir diminué de 43 % entre 2018 et 2019, les quantités de substances actives vendues n’entrant pas dans les usages de l’agriculture biologique ou dans le cadre du biocontrôle ont augmenté de 23 % entre 2019 et 2020, s’établissant à 44 036 tonnes en données provisoires 2020, soit 20 % en dessous de la moyenne 2012-2017. 

La moyenne triennale, qui permet de mieux apprécier les tendances, poursuit sa baisse : 

  • -5,7 % en 2018-2020 par rapport à 2017-2019 ; 
  • – 9,1 % en 2018-2020 par rapport à 2009-2011, premier triennal du plan Écophyto. 

Cette moyenne triennale est la plus faible observée depuis 10 ans.

Il est nécessaire de souligner que les quantités de substances actives vendues ne reflètent ni les quantités effectivement appliquées ni la période d’application des traitements. Ainsi, la hausse de la redevance pour pollutions diffuses au 1er janvier 2019 a vraisemblablement conduit une partie des agriculteurs à stocker des produits phytopharmaceutiques fin 2018 afin d’anticiper cette hausse, générant une hausse marquée des ventes en 2018 suivie d’une baisse particulièrement importante en 2019. Un tel phénomène peut également expliquer l’évolution des ventes de glyphosate constatées en 2020, où les annonces du Gouvernement ont pu conduire à un accroissement des ventes pour stockage.

Les ventes de produits utilisables en agriculture biologique et les produits de biocontrôle confortent leur augmentation tendancielle : les données provisoires pour 2020 en font la seconde année la plus élevée après 2018 et la moyenne triennale est la plus élevée enregistrée, avec une progression de 20 % par rapport à la moyenne triennale 2015-2017.

Indicateur 2a : évolution des quantités vendues de substances classées CMR 1 au 1er janvier 2017

La baisse des quantités de substances classées CMR 1 au 1er janvier 2017 s’est fortement accentuée depuis 2018. En 2020, ces substances ont été réduites de 93 % par rapport à leur niveau de 2016.

Indicateur 2b : évolution des proportions des substances CMR 1 et CMR 2 dans les ventes de substances actives contenues dans les produits phytopharmaceutiques

Entre 2019 et 2020, la proportion de substances actives classées CMR 1 parmi l’ensemble des substances diminue sensiblement, passant de 3,8 % à 1,6 %, tandis que celle des substances actives classées CMR 2 reste plutôt stable à 10,6 %.

L’évolution du NODU : l’indicateur de suivi du plant Ecophyto II+

Afin d’apprécier les avancées du plan Écophyto et les évolutions des usages des produits phytosanitaires, un indicateur de suivi du recours aux produits phytopharmaceutiques a été défini avec l’ensemble des parties prenantes, c’est le NODU : « NOmbre de Doses Unités ». Calculé à partir des données de vente des distributeurs de produits phytopharmaceutiques (issues de la Banque nationale des ventes des distributeurs de produits phytopharmaceutiques (BNV-d), le NODU correspond à la surface qui serait traitée annuellement aux doses maximales homologuées. Rapporté à la surface agricole utile française, il correspond au nombre de traitements appliqués à pleine dose sur une surface d’un hectare. Il s’affranchit des substitutions de substances actives par de nouvelles substances efficaces à plus faible dose puisque, pour chaque substance, la quantité appliquée est rapportée à une dose unité (DU) qui lui est propre.

Le NODU inclut tous les produits phytosanitaires, à l’exception des produits de biocontrôle. Après une hausse de 23 % entre 2017 et 2018, le NODU 2019 s’établit à 78,8 Mha, en baisse de 37 % par rapport à 2018 et de 12 % depuis 2009. 

La forte hausse du NODU 2018 est due à une combinaison de facteurs parmi lesquels nous retrouvons : 

  • des conditions climatiques 2018 favorables aux maladies fongiques au printemps et aux insectes durant l’été et ; 
  • une hausse de la redevance portant sur les produits phytosanitaires au 1er janvier 2019 qui a sans doute conduit à des achats anticipés fin 2018 (effet stock). 

Aussi, la baisse du NODU 2019 peut s’expliquer par la consommation des stocks accumulés en 2018 ainsi que des conditions culturales généralement bonnes en 2019 qui ont limité le développement des maladies et des populations de ravageurs.

NODU « usages agricoles » :

Le NODU « usages agricoles » inclut tous les produits faisant l’objet d’usages agricoles, à l’exception des produits de biocontrôle. Le NODU 2019 s’établit à 78,6 millions d’hectares (Mha). Après une hausse de 24 % du NODU en 2018, il s’inscrit en baisse de 37 % en 2019. 

Rapporté à la SAU totale hors prairies permanentes, le NODU 2019 correspond à 4,1 traitements à pleine dose par hectare (contre 6,5 en 2018).

La baisse de la moyenne triennale en 2019 est de 9 % après une hausse de 7 % en 2018. Il s’agit, depuis 2017, de la plus forte baisse de la moyenne triennale du NODU.

NODU « zones non agricoles » :

Le NODU pour les zones non agricoles comprend les usages de produits phytosanitaires sur les jardins, espaces verts et infrastructures (JEVI), qu’il s’agisse d’usages professionnels ou amateurs. À l’instar du NODU « usages agricoles », le NODU « zones non agricoles » n’intègre pas les produits de biocontrôle.

La loi n° 2014-110 dite « Labbé » interdit depuis le 1er janvier 2019 la vente de produits phytopharmaceutiques aux particuliers, à l’exception des produits de biocontrôle (non pris en compte dans le calcul du NODU) et des produits autorisés en AB. Le NODU 2019 « zones non agricoles » (jardins, espaces verts et infrastructures (JEVI)), comprenant à la fois les usages professionnels et les usages amateurs, s’établit à 176 4000 ha, en très forte baisse de 67 % par rapport à 2018. Suite aux restrictions d’utilisation pour les particuliers, la part des usages amateurs du NODU 2019 « zones non-agricoles » est en baisse : elle passe de 73 % (390 000 ha) en 2018 à 40 % (71 300 ha) en 2019.

Le NODU 2019 « usages agricoles » lié à des CMR représente plus de 99 % du NODU 2019 total lié à des CMR et se décompose comme ci-après : 

  • CMR 1 : 2,8 Mha (soit 4 % du NODU 2019 « usages agricoles ») en baisse de 67 % par rapport à 2018 
  • CMR 2 : 13,6 Mha (soit 17 % du NODU 2019 « usages agricoles ») en baisse de 46 % par rapport à 2018

Les NODU « usages agricoles » associés à des CMR diminuent depuis 2009 (- 73 % pour les CMR 1 et – 28 % pour les CMR 2 entre 2009 et 2019) ainsi que la part qui leur est associée dans le NODU « usages agricoles » (- 8 points pour les CMR 1 et – 4 points pour les CMR 2). 

Les baisses constatées s’expliquent en partie par l’effort européen d’interdire la vente et l’utilisation des substances actives considérées comme les plus préoccupantes. Ainsi, entre 2017 et 2020, 10 substances classées CMR 1 sur 17 ont été interdites.

La France au sein de l’UE :

En 2021, si l’on regarde l’utilisation de pesticides pour des utilisations agricoles dans l’UE : la France occupe le deuxième rang (69602T) après l’Espagne (76174T) et devant l’Italie (50345T) et l’Allemagne (49071T). Ce chiffre doit cependant être rapporté à la taille de la surface agricole, la France possédant la plus vaste de l’Union européenne devant l’Espagne. Si l’on regarde donc l’utilisation de pesticides ramenée à la surface agricole, en 2021, la France avec 3,7kg/ha occupe cette fois le 12e rang au sein de l’UE (des 27) et se situe juste au-dessus de la moyenne européenne (3,5kg/ha) (données FAO). En 2018 c’était 4,3 kilogrammes de pesticides par hectare de terres cultivées (contre 3,1 kg en moyenne pour l’UE). Les plus gros consommateurs rapportés à leur superficie sont les Pays-Bas (10,9kg/ha), Chypre (9,2kg/ha), Malte (8,1kg/ha), l’Irlande (7,1kg/ha) et la Belgique (6,4kg/ha). Les plus faibles utilisations à l’ha se retrouvent en Roumanie (0,6kg/ha), en Suède (0,7kg/ha) et en Lituanie (1,1kg/ha).

De plus même parmi les produits utilisables en agriculture biologique, ont été soulevées au fil de leur utilisation et des connaissances acquises des problématiques de toxicité et d’écotoxicité de ces produits, entre autres c’est le cas du cuivre.

Problématique spécifique du cuivre :

Le cuivre est un produit de protection des cultures utilisable en Agriculture Biologique. Cependant son accumulation dans les sols agricoles suite à son utilisation (sous forme de bouillie bordelaise) pour lutter contre le mildiou en Europe a conduit à des teneurs des sols viticoles en cuivre jusqu’à 200 voire 500 mg/kg comparé à 3 à 100 mg/kg dans les sols naturels, la valeur maximale tolérée par l’UE dans les sols agricoles étant de 150mg/kg. Il a des effets phytotoxiques reconnus sur la croissance et le développement de la plupart des plantes : induction de chlorose et réduction de biomasse, ainsi que des effets délétères sur les communautés microbiennes des sols (en sols acides : il impacte la vie microbienne à partir de 30 à 50 mg de Cu/kg MS et en sols carbonatés à partir de 50 à 100 mg de Cu/kg MS). Il est également toxique pour la faune du sol (collemboles), les vers de terre (toxicité chronique : impacts mesurables sur la reproduction et physiologie des vers), et des espèces fongiques utilisées comme agents de biocontrôle (ex : Beauveria bassina).

Cela a conduit à une limitation des quantités de cuivre autorisées en agriculture depuis 2019. En effet, le renouvellement de l’approbation européenne de la substance active « composés du cuivre » a introduit, à compter du 1er janvier 2019, une limitation de la quantité totale applicable sur les 7 années de l’approbation. Quelle que soit la finalité de l’utilisation, cette quantité ne doit pas dépasser 28 kg de cuivre par hectare sur les 7 ans. Cette modalité donne la possibilité d’autoriser un « lissage » autour de la moyenne annuelle de 4 kg de cuivre/ha lorsque la demande en est faite par le metteur en marché dans son dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) et lorsque l’évaluation est favorable. Enfin, la réglementation européenne relative à l’agriculture biologique a été récemment modifiée. La possibilité pour les Etats membres d’autoriser un « lissage » pour les cultures pérennes dans la limite de 30 kg/ha sur une période de 5 années glissantes a été supprimée en décembre 2019. Désormais, les conditions d’utilisation du cuivre sont donc les mêmes en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle et sont précisées dans les AMM. Il s’agit, selon les produits et dans l’attente du renouvellement des autorisations, soit d’une quantité maximale de 4 kg/ha/an soit d’une quantité maximale de 28 kg/ha sur la période 2019-2025.

Ainsi, dans ce contexte il est primordial de trouver des solutions naturelles alternatives aux produits phytopharmaceutiques classiques mais aussi à l’utilisation du cuivre en agriculture (conventionnelle et biologique).

Contexte législatif de diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et mise en place du dispositif CEPP (Certificats d’Economie de Produits Phytopharmaceutiques) :

Les Certificats d’Economie de Produits Phytopharmaceutiques (CEPP) sont une mesure du plan Ecophyto II et sont présentés en action 1 de l’axe 1 de ce plan. Le principe de l’expérimentation a été choisi jusqu’en 2022 pour mettre en place le dispositif et créer un référentiel robuste d’actions standardisées. Par soucis de cohérence, le dispositif des CEPP est également défini à l’article 55 de la LAAF (Loi d’Avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt) parue en octobre 2014.

Le dispositif CEPP, est issu de travaux préliminaires qui reposent sur l’expérience et le succès des certificats d’économie d’énergie (CEE).

Le dispositif fait porter une obligation de moyens sur les distributeurs de produits phytopharmaceutiques (les « obligés »). En pratique, les obligés s’engagent à conseiller la mise en œuvre des actions standardisées économes en produits phytopharmaceutiques en échange des justificatifs sur la base desquels ils reçoivent des certificats. Cependant si la pratique ne permet pas de réaliser les économies espérées, ce n’est pas de la responsabilité du distributeur ou de l’agriculteur. C’est la différence entre une obligation de moyens et une obligation de résultats.

A la fin des cinq ans d’expérimentation, les obligés devront avoir cumulé au titre de l’année 2021 les certificats nécessaires à la réalisation de leur objectif (qui dépendent de leur volume de vente de produits phytopharmaceutiques), faute de quoi ils s’exposeront à une pénalité.

Ce sont les agriculteurs qui mettent en œuvre les actions standardisées sur le terrain. Les actions standardisées ne sont pas nécessairement des modifications directes des itinéraires de traitements, elles peuvent aussi promouvoir des changements profonds des pratiques (diversification des cultures, modification des rotations), et emprunter des voies relevant d’une amélioration de l’efficience (E), d’une substitution (S) d’une substance phytopharmaceutique par une pratique alternative, ou d’une reconception (R) plus profonde (concept ESR). L’essentiel est de pouvoir relier l’action à une baisse d’impact estimée via un élément de preuve quantifiable.

Deux textes réglementaires principaux encadrent le dispositif et décrivent son fonctionnement : l’ordonnance 2015-1244 du 7 octobre 2015 et le Décret 2016-1166 du 26 août 2016

De plus, au printemps 2023 le plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures a été lancé. Ce dispositif, connu sous le sigle PARSADA, est destiné à donner de la visibilité aux acteurs professionnels et à identifier de nouveaux leviers pour protéger les récoltes. Le 18 décembre 2023 une première étape opérationnelle avec le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) associé à 14 premiers plans d’action répondant aux enjeux spécifiques des filières a été lancée. Les AMI recensent les problématiques d’intérêt par filière, quelques exemples : 

  • En vigne :

La Task Force Vigne a réalisé, sur la base de la liste des 75 substances actives susceptibles de ne pas être renouvelées, un travail pour identifier les usages critiques. Ce travail a abouti à relever deux usages prioritaires (mildiou et black rot) qui font l’objet de la phase 1 du plan d’action vigne.

En préambule, il convient de rappeler que ces deux maladies peuvent provoquer des destructions de récolte très importantes. La campagne 2023 illustre parfaitement ce risque avec des destructions de plus de l’ordre de 30 % de la récolte à l’échelle de certains bassins de production (Bordelais et Sud- Ouest).

Actuellement, la gestion du mildiou est assurée en majeure partie par l’application de produits phytosanitaires. Elle nécessite en moyenne 8 applications par an, avec de fortes disparités entre années et bassins de production, et représente donc une part importante de la dépendance de la filière aux produits phytosanitaires.

Enfin, concernant le black rot, ce bioagresseur est en recrudescence dans la plupart des bassins de production. Une des causes de cette présence est sans doute en lien avec le retrait de certaines molécules (utilisées sur mildiou ou oïdium) qui avait une efficacité sur black rot. De fait, le bioagresseur était contrôlé dans le cadre de la stratégie de contrôle du mildiou et oïdium. Avec le retrait des usages, le black rot devient une maladie à gérer à part entière.

  • En agriculture biologique :

Le Cuivre est souvent un axe majeur et pivot dans la protection fongique d’un certain nombre de production, que ce soit la vigne, l’arboriculture, le maraîchage ou les cultures légumières comme la pomme de terre. Mais au-delà de la seule question des alternatives au Cuivre, il semble important d’envisager une approche globale des maladies fongiques et sans doute des ravageurs d’une manière globale.

Problématique de réductions d’émissions de Gaz à Effet de Serre et de Stockage du C dans les sols

Les Politiques Européennes et Françaises de réductions d’émissions de Gaz à Effet de Serre

Dans le cadre du pacte vert pour l’Europe, avec la loi européenne sur le climat, l’UE s’est fixé l’objectif contraignant de parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050. Pour ce faire, les niveaux actuels d’émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer sensiblement au cours des prochaines décennies. À titre d’étape intermédiaire vers la neutralité climatique, l’UE a relevé son ambition climatique à l’horizon 2030, en s’engageant à réduire ses émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030.

L’UE travaille actuellement, dans le cadre du paquet « Ajustement à l’objectif 55 », à la révision de sa législation en matière de climat, d’énergie et de transport afin d’aligner les textes actuels sur les ambitions fixées pour 2030 et 2050. Un certain nombre de nouvelles initiatives figurent également dans le paquet.

Au niveau français, la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) fixe les objectifs français de réduction des émissions de GES de :

  • 40% entre 1990 et 2030
  • Diviser par 4 entre 1990 et 2050

La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Adoptée pour la première fois en 2015, la SNBC a été révisée en 2018-2019, en visant d’atteindre la neutralité carbone en 2050 (ambition rehaussée par rapport à la première SNBC qui visait le facteur 4, soit une réduction de 75 % de ses émissions GES à l’horizon 2050 par rapport à 1990).

En signant l’Accord de Paris, les pays se sont engagés à limiter l’augmentation de la température moyenne à 2°C, et si possible 1,5°C. Pour cela, ils se sont engagés, conformément aux recommandations du GIEC, à atteindre la neutralité carbone au cours de la deuxième moitié du 21ème siècle au niveau mondial. Les pays développés sont appelés à atteindre la neutralité le plus rapidement possible. La France s’était engagée, avec la première Stratégie Nationale Bas-Carbone adopté en 2015, de diviser par 4 ses émissions GES à l’horizon 2050 par rapport à 1990.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a présenté en juillet 2017 le Plan Climat de la France, qui a pour objectif de faire de l’Accord de Paris une réalité pour les Français, pour l’Europe et pour notre action diplomatique. Le Plan Climat a fixé de nouveaux objectifs plus ambitieux pour le pays, dont l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Depuis la loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat, cet objectif est désormais inscrit dans la loi.

La neutralité carbone est définie par la loi énergie-climat comme « un équilibre, sur le territoire national, entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre ». En France, atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 implique une division par 6 des émissions de gaz à effet de serre sur son territoire par rapport à 1990.

Concrètement, cela suppose de réduire les émissions de la France à 80 MtCO2e contre 458 MtCO2e en 2015 et 445 en 2018.

En 2018, les émissions françaises de GES étaient de 445Mteq CO2/an. Le secteur agricole représente le deuxième secteur d’émissions de GES avec 19% des émissions soit 85Mteq CO2/an, derrière le secteur du transport. De 1990 à 2018, le secteur agricole a baissé de 8% ses émissions de GES.

Les principales émissions de GES de l’agriculture sont issues à :

  • 45% des émissions de CH4 entériques (fermentation entérique (digestion des ruminants), stockage des effluents)
  • 42% des émissions de N2O (protoxyde d’azote) (engrais azotés, effluents d’élevage, résidus des cultures)

13% des émissions de CO2 (consommation d’énergie (fioul, gaz, électricité) sur la ferme : engins agricoles, serres chauffées, bâtiments d’élevage, tanks à lait…)

L’initiative 4 pour 1000

L’initiative 4 pour 1000 a été élaborée par des chercheurs de l’Inra à la fin du XXe siècle pour restaurer la fertilité de sols et piéger des gaz à effet de serre. Elle se base sur un calcul simple : les sols constituent au niveau mondial le premier stock de carbone biologique – si l’on exclut les océans et les roches sédimentaires. En captant du CO2 de l’air via la photosynthèse, une plante absorbe du carbone. Si cette plante se décompose dans le sol, elle lui restitue son carbone sous forme de matière organique. Le sol s’enrichit alors de carbone, et devient plus fertile, plus résilient.

La quantité de C contenue dans l’atmosphère augmente chaque année de 4,3Milliards de T. Les sols du Monde contiennent sous forme de matière organique 1500 Milliards de T de C. Si l’on augmentait ainsi la matière organique des sols agricoles chaque année de quatre grammes pour mille grammes de CO2, on serait capable de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre produits par la planète en un an. Les scientifiques s’accordent pour dire que le potentiel de stockage est énorme. Il faut donc sans plus attendre permettre « au vivant » de jouer un rôle d’amortisseur climatique en stockant du carbone. L’agriculture et la sylviculture constitueraient un élément majeur de la solution climatique mondiale. Cette approche, dans la continuité du projet agroécologique, nécessite un changement des modes de production et de notre rapport à la nature. Pour augmenter le stockage de carbone des sols agricoles, les chercheurs préconisent notamment l’amélioration des techniques de fertilisation, la couverture permanente des sols, l’agroforesterie… Recenser et transmettre tous ces moyens pour augmenter la capacité de piéger le carbone par les sols nécessite la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés.

Le Label Bas Carbone

Le Label Bas Carbone a été créé par le Décret n°2018-1043 du 28 novembre 2018. Le Label Bas Carbone peut être attribué à des projets permettant de réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre. Les projets bénéficiant de ce label peuvent se voir reconnaître les quantités de gaz à effet de serre (appelées « réductions d’émissions ») dont ils ont contribué à éviter l’émission ou qu’ils ont contribué à séquestrer. Pour bénéficier du Label Bas Carbone, un projet doit se conformer à une méthode approuvée par le ministre chargé de l’environnement. Il existe actuellement 6 méthodes approuvées en agriculture.

L’Arrêté du 28 novembre 2018 définit le référentiel du label « Bas-Carbone » et notamment les conditions de fonctionnement du label, les modalités d’attribution du label aux projets, les modalités d’approbation des méthodes, ainsi que les modalités de reconnaissance des réductions d’émissions.

Les méthodes actuellement disponibles (à fin décembre 2023) approuvée pour le secteur agricole sont les suivantes :

  • Carbon Agri : Méthode de suivi des réductions d’émissions en élevages bovins et de grandes cultures conforme au Label Bas Carbone
  • Plantation de Vergers
  • Méthode Haies
  • SOBAC ECO TMM : gestion des intrants
  • Ecométhane : Réduction des émissions de méthane d’origine digestive par l’alimentation des ruminants laitiers (Bleu Blanc Cœur)
  • Grandes Cultures

A fin décembre 2023, sur 880 projets ont été labellisés, mais la plupart correspondent à des opérations de boisement et reboisement. Dans le secteur agricole pour les 3 méthodes identifiées suivantes, 89 projets ont été labellisés, se répartissant ainsi :

  • 10 projets concernent la méthode CARBON AGRI
  • 72 projets concernent la méthode GRANDES CULTURES
  • 7 projets concernent la méthode SOBAC ECO TMM

Les axes de R&D d’Agrobiotop

Les axes de recherche de la société AGROBIOTOP ont porté et/ou portent, depuis la création d’OXYBIOTOP (première projet de R&D ouvert en 2015), sur :

1/ Projet de recherche sur la silice activée

  • Le développement de connaissances sur les procédés d’activation de matières minérales, notamment de la silice
  • Le développement d’une technologie d’information et de stabilisation de la silice qui a abouti à la création d’un site pilote de production, aujourd’hui usine de production AGROBIOTOP
  • La mise en place d’outils de mesures et de contrôle qualité permettant de garantir la répétabilité du procédé d’activation
  • La mise en place d’outils de mesure des effets de la silice activée sur les sols

2/ Projet de recherche sur le développement d’un concept basé sur la synergie de produits naturels dans le domaine de la nutrition et de la protection des plantes

  • L’étude de la synergie des différents produits sur les performances des cultures et sur les propriétés physique, chimique et biologique du sol, et notamment leur impact sur le stockage de C du sol, ainsi que sur la diminution des gaz à effet de serre en agriculture, en ayant réalisé par exemple une ACV (Analyse du Cycle de Vie) sur son produit SILIBOOST
  • Le développement d’une gamme de produits et des programmes associant ces produits dans le but de substituer et/ou diminuer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques chimiques de synthèse et même certains produits au profil toxicologique et écotoxicologique controversé en agriculture biologique

3/ Projet de recherche sur le procédé de fabrication de produits naturels et sur la caractérisation de ces produits et le développement de nouveaux produits

  • Le développement d’une base de données scientifiques de caractérisation des substances présentes dans les macérations de plantes utilisées
  • La démonstration de cette caractérisation sur les produits
  • Le développement d’indicateurs de mesures et de suivi de la constance du procédé de production des produits à base de macération de plantes
  • L’amélioration continue du procédé de production
  • Le développement d’autres produits innovants sous une galénique spécifique à visée nutrition ou protection des plantes en fonction des besoins identifiés sur le terrain

Sources :

Note de suivi du plan ÉCOPHYTO, année 2019-2020 du Ministère de l’Agriculture, novembre 2021
https://deklic.eco/infographie-de-levolution-de-lagriculture-bio-en-france-un-coup-de-frein-des-perspectives-de-relance/
https://www.pleinchamp.com/actualite/2023-risque-d-etre-l-annee-du-recul-de-l-agriculture-bio-en-france
https://agriculture.gouv.fr/les-chiffres-de-lagriculture-biologique-en-2022
https://agriculture.gouv.fr/infographie-lagriculture-biologique
https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/

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