Les tipules peuvent devenir un véritable problème lorsqu’elles s’installent dans les parcelles, green de golf, prairies, notamment sur sols humides. Leurs larves, actives dès l’hiver, fragilisent les jeunes cultures, green, prairies provoquent des pertes visibles dès la levée. Pour accompagner les agriculteurs confrontés à ces situations, Agrobiotop a développé des solutions naturelles et utilisables en agriculture biologique afin de limiter la pression larvaire et sécuriser l’implantation des prairies, céréales ou cultures légumières.
Description des tipules
Les tipules sont fréquemment confondues avec de grands moustiques, mais leur morphologie comme leur rôle dans l’écosystème sont très différents. Ces insectes appartiennent à l’ordre des diptères. Deux espèces dominent dans les parcelles agricoles : Tipula paludosa et Tipula oleracea. Toutes deux sont largement présentes en France, avec toutefois des secteurs plus propices dans les zones humides.
Adultes
Les adultes ne causent aucun dégât aux cultures. Leur corps fin, allongé, évoque celui d’un moustique géant, mais ils ne piquent pas. La longueur varie selon le sexe et l’espèce : les mâles atteignent 16 à 18 mm, les femelles 19 à 25 mm. Leur petite tête arrondie porte des antennes composées de 13 articles. Celles des mâles sont plus longues et fournissent une différence visuelle évidente. Les ailes, longues et légèrement laiteuses, présentent une bordure brunâtre. Au repos, elles se replient en toit. Les pattes très longues et fines se cassent facilement lors de la capture ou du vol.
Dans les parcelles, prairie et green de gazon, les adultes sont surtout visibles sur les zones humides, dans les prairies, les marécages ou après de fortes pluies. Ils volent principalement le matin et en fin de journée.
Œufs
La reproduction est particulièrement prolifique : une femelle peut projeter entre 300 et 400 œufs sur le sol, que ce soit en plein vol ou en marchant. Les œufs, noirs et rigides, mesurent autour de 1 mm. Leur développement nécessite un sol très humide, proche de la saturation. On les retrouve surtout dans les prairies, les zones riches en adventices ou les sols organiques favorables à la survie des jeunes larves.
Larves
Les larves constituent le seul stade potentiellement dommageable. Sans pattes, d’une couleur gris-terreux, elles peuvent atteindre 3 à 4 cm au dernier stade. Leur corps mou, cylindrique, est capable de se contracter ou de s’allonger rapidement. Quelques éléments permettent de les distinguer d’autres ravageurs du sol :
- elles ne s’enroulent jamais, contrairement aux vers gris
- la tête est rétractile, donnant un aspect épais et segmenté
Très résistantes au froid, elles continuent leur développement même en hiver sans entrer en pause biologique. La jeune larve, présente dès le début de l’hiver, mesure environ 1,5 mm.
Conditions favorisant les infestations
Les tipules apprécient particulièrement les milieux humides. Les pluies régulières, les zones gorgées d’eau, les prairies permanentes ou les sols riches en matière organique favorisent l’installation des larves. Le risque augmente nettement après des retournements de prairies, lorsque la rotation inclut des fourragères ou lorsque des parcelles restent longtemps enherbées. Dans ces contextes, la ponte est facilitée, les œufs survivent mieux et les larves trouvent une nourriture variée.
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Quelles sont les cultures ciblées par les tipules ?
Les tipules se nourrissent de matières organiques et peuvent s’attaquer à un grand nombre d’espèces cultivées lorsque les jeunes tissus sont tendres et accessibles. On retrouve les larves sur de nombreuses plantes hôtes, notamment :
- les graminées
- les prairies permanentes et temporaires
- les céréales d’hiver (blé, orge) et de printemps
- les légumes : choux, oignons, échalotes, laitues, haricots, pois, pommes de terre
En maraîchage, les dégâts peuvent concerner les lignes de plantation récentes, surtout lorsque les sols restent humides. En grandes cultures, les parcelles de céréales implantées après prairie sont souvent les plus exposées.
Sur maïs, les attaques existent mais restent rares. Les larves privilégient les débris organiques présents en surface plutôt que les tissus vivants du maïs. Les symptômes observés sont généralement modérés : feuilles coupées de manière irrégulière, cornet légèrement attaqué, ou feuilles enterrées par l’activité de creusement. Dans la majorité des cas, la croissance du maïs n’est pas affectée.
Quels sont les symptômes d’une attaque de tipule ?
La nuisibilité des tipules dépend fortement du stade de développement des plantes et de la densité larvaire. Les jeunes semis sont les plus vulnérables.
- Prairies, green de golf : les larves coupent les tiges à la base, créant des zones mortes par plaques. Les touffes jaunissent puis s’éclaircissent. Dans les prairies en semis, la vulnérabilité est encore plus forte : les parties aériennes des plantules sont consommées dès 1 à 2 cm de hauteur, ce qui entraîne parfois la disparition complète de lignes entières.
- Céréales : les céréales d’hiver peuvent subir des attaques dès décembre. Les larves sectionnent les bases des tiges, provoquant jaunissement, affaiblissement et parfois mortalité des pieds. Dans les céréales de printemps, les larves trouvent très tôt des graines en germination, ce qui aggrave les pertes dès janvier. Le pic de nuisibilité correspond souvent au printemps, lorsque l’activité larvaire atteint son maximum.
- Légumes : les légumes à tige tendre ou implantés en sol humide sont plus exposés. Les jeunes pousses sont attaquées sous terre, ce qui peut couper net la croissance.
Pour les pommes de terre, les larves ciblent principalement les jeunes tiges, mais les dégâts restent secondaires comparés à d’autres ravageurs.
Solutions Agrobiotop contre les tipules
Améliorateur des sols :
Oxygénation, aération et décompaction permet d’éviter la stagnation de l’eau dans les sols
En action directe sur les tipules :
Dose d’application après une pluie ou arrosage : 10L/100L d’eau/hectare
25L/300L d’eau/hectare (Green golf)
Enrobage semences, trempage ou par pulvérisation : protection contre tipules, effet répulsif
N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements
Cycle de développement des tipules
Les deux espèces présentent un cycle différent, ce qui modifie la période de risque pour les cultures.
Tipula paludosa
Cette espèce n’a qu’une seule génération annuelle. Elle domine dans le nord de l’Europe et reste la plus nuisible dans ces régions.
Les adultes apparaissent de juillet à septembre, avec un pic en fin d’été. Les larves sont actives dès janvier, causant des dégâts potentiels jusqu’en mai.
Tipula oleracea
Plus adaptée aux climats tempérés et doux, cette espèce produit deux générations par an. Les adultes volent en avril puis en octobre.
Les larves de seconde génération poursuivent leur croissance en hiver dès que la météo le permet, ce qui accroît le risque dans les cultures d’hiver.
Points communs
Les deux espèces partagent plusieurs caractéristiques :
- les adultes peuvent s’accoupler plusieurs fois
- les larves consomment avant tout des débris végétaux, mais s’attaquent aussi aux plantes vivantes lorsque les ressources se raréfient
- elles creusent des galeries débouchant en surface, utiles pour remonter s’alimenter durant la nuit
- le stade nymphal reste enfoui dans le sol et dure près de trois semaines
Globalement, la période de risque dépend donc fortement des conditions climatiques : plus l’hiver est doux, plus l’activité larvaire s’étale.
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