Thrips sur fraisiers : quelles solutions de lutte ?

La culture des fraisiers est confrontée depuis plusieurs années à l’apparition de nouveaux ravageurs venus perturber la production. Parmi eux, les thrips dont le thrips californien, occupent une place préoccupante, en particulier dans les cultures sous abris. Ces insectes minuscules mais redoutables sont capables de compromettre à la fois la qualité visuelle et gustative des fraises. Quelles stratégies adopter pour limiter leur impact ? Et quelles solutions naturelles pour s’en débarrasser ? Agrobiotop, spécialiste en agrobiologie vous explique

Les thrips, des ravageurs redoutables de la fraise

Les fraisiers sont particulièrement sensibles aux attaques de Frankliniella occidentalis, plus connu sous le nom de thrips californien ou thrips occidental des fleurs. Cette espèce, originaire du continent américain, a fait son apparition en France à la fin des années 1980 et s’est rapidement imposée comme un ravageur majeur, notamment dans les zones de production sous serre ou sous tunnels. 

Si les fraises cultivées en plein champ ne sont pas épargnées, ce sont surtout les cultures protégées qui offrent un terrain propice à leur développement. 

Les thrips s’attaquent aussi bien aux fleurs qu’aux fruits, ce qui les rend particulièrement problématiques à différents stades de croissance des fraisiers. Dans certains cas, d’autres espèces comme Thrips tabaci peuvent être observées, mais leur impact reste moindre par rapport au thrips californien.

Quelles sont les conditions qui favorisent les thrips sur les fraisiers ?

Les thrips apprécient particulièrement certains types de climat et d’environnement. Voici les principaux facteurs qui favorisent leur développement :

• Des températures élevées, supérieures à 25°C.
• Un air sec, avec une faible hygrométrie.
• Les cultures sous abris, comme les serres ou les tunnels, qui offrent des conditions idéales pour leur multiplication.
• Les périodes estivales prolongées, notamment en cas de sécheresse.

Description du thrips californien

Les thrips californiens, responsables des dégâts sur les fraisiers, appartiennent à l’ordre des Thysanoptères et à la famille des Thripidae. 

L’adulte a une forme allongée. Il mesure jusqu’à 1,4 mm, avec des femelles légèrement plus grandes que les mâles. La couleur du corps varie du jaune au brun orangé, avec une légère teinte translucide sur les ailes. Ces ailes étroites permettent au thrips de se déplacer aisément d’une plante à l’autre, favorisant ainsi la propagation de l’infestation. 

Les larves se reconnaissent à leur couleur jaune orangé et à leur absence d’ailes. Elles restent le plus souvent à proximité des fleurs et des jeunes fruits, où elles provoquent l’essentiel des dégâts.

Quels sont les dégâts du thrips sur les fraises ?

Le thrips californien agit en perforant les tissus végétaux pour en aspirer le contenu. Cette action entraîne des symptômes visibles à différents niveaux. 

Sur les fleurs, il provoque un dessèchement prématuré, pouvant aller jusqu’à l’avortement partiel ou complet de celles-ci. Ce phénomène impacte directement la productivité des plants. 

Sur les fraises elles-mêmes, les akènes présentent des taches brunâtres. Dans les cas les plus avancés, l’ensemble du fruit peut prendre une coloration bronze ou brune, altérant son aspect commercialisable. Des déformations peuvent également apparaître, liées à la mort des cellules végétales autour des piqûres. 

Les feuilles ne sont généralement touchées que lors de fortes infestations, avec l’apparition de décolorations argentées et de déformations dues à l’action de la salive des insectes.

Cycle de développement

Plusieurs générations pouvant se succéder au cours d’une seule saison. La reproduction se fait de manière sexuée ou par parthénogenèse, ce qui accélère la multiplication des populations. 

Le cycle complet comprend six stades : œuf, stades larvaires, nymphe et adulte. Les œufs sont pondus directement dans les tissus végétaux des fraisiers. Les larves se développent ensuite sur les fleurs et les jeunes fruits, où elles provoquent les premiers dégâts. La nymphose a lieu dans des zones protégées, le plus souvent dans le sol, mais elle peut également s’observer sur les feuilles, dans les fleurs ou d’autres recoins abrités des plantes.

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