Chaque printemps, c’est la même scène qui se joue dans les parcelles d’asperges : les jeunes turions pointent à peine leur nez que les premiers coléoptères surgissent. Parmi eux, le criocère de l’asperge, Crioceris asparagi, est bien connu des maraîchers. Cet insecte ravageur peut compromettre les rendements et nuire à la qualité des récoltes. Pour préserver la vigueur des plants sans recourir à des produits chimiques, il est possible de mettre en place une stratégie de lutte naturelle adaptée. Encore faut-il bien connaître l’adversaire
Description du criocère de l’asperge
Le criocère de l’asperge, de son nom scientifique Crioceris asparagi, appartient à la grande famille des Chrysomelidae. Ce coléoptère s’est spécialisé dans une seule plante-hôte : l’asperge cultivée (Asparagus officinalis). Originaire d’Europe, il s’est propagé au fil du temps sur le continent nord-américain, où il est aussi considéré comme un ravageur redouté. Actif de mai à septembre, il s’attaque aussi bien aux jeunes turions qu’au feuillage, à différents stades de son développement.
L’adulte comme la larve consomment des parties tendres de la plante, ce qui rend leur action particulièrement visible dès les premiers jours d’infestation. Une surveillance régulière est donc nécessaire dès le retour des beaux jours.
Description morphologique
Le criocère de l’asperge passe par quatre stades de développement : œuf, larve, pupe et adulte.
L’adulte, ou imago, mesure environ 6 millimètres de long. Ses élytres bleu métallique sont marqués de trois taches blanches bien visibles. Ces taches peuvent parfois fusionner, formant alors deux bandes transversales. Sa tête, le dessous de son thorax, son abdomen et ses pattes affichent une teinte bleu sombre tirant vers le noir, tandis que ses antennes, fines et segmentées, sont entièrement noires. Sa face ventrale, également noire, se distingue par une griffe centrale courte à l’extrémité de chaque patte.
Les œufs, mesurent environ 2 millimètres de long pour 0,5 millimètre de large, présentent une forme elliptique. Ils sont pondus de manière isolée ou en petits groupes, fixés perpendiculairement à la surface des tiges ou des feuilles d’asperge.
La larve, de couleur grisâtre, atteint jusqu’à 7 millimètres à maturité. Elle possède une tête noire, arrondie et luisante, bien distincte du reste du corps. Son aspect mou et légèrement recourbé, combiné à une mobilité réduite. Elle se nourrit du feuillage avec voracité.
La pupe, dernier stade avant l’émergence de l’adulte, mesure environ 6 millimètres de long. De couleur jaunâtre, elle se forme dans une loge souterraine façonnée à l’aide de terre agglomérée par la salive de la larve.
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Cycle de vie de Crioceris asparagi
Le criocère de l’asperge accomplit généralement deux générations par an. Son cycle débute à la sortie de l’hiver, lorsque les adultes, qui ont passé la mauvaise saison à l’abri, reprennent leur activité. Ces coléoptères hivernent sous forme adulte, dissimulés dans les résidus de culture ou sous les débris végétaux, souvent à proximité des parcelles cultivées.
À la faveur du redoux, les adultes s’activent. Ils s’accouplent rapidement et se mettent à consommer les jeunes turions d’asperge. Peu de temps après, les femelles déposent leurs œufs directement sur la plante. Ces œufs, fixés perpendiculairement aux tiges ou aux feuilles, éclosent en l’espace d’une à deux semaines.
Le développement larvaire commence alors. Les jeunes larves se nourrissent abondamment des tissus tendres, notamment du feuillage, pendant environ trois semaines. Une fois leur croissance achevée, elles se laissent tomber au sol pour entamer leur transformation en pupe dans une loge de terre consolidée par leur salive.
Le cycle complet se déroule selon les grandes étapes suivantes :
- Hivernation au stade adulte, dans les résidus ou sous les débris végétaux.
- Réactivation au printemps, suivie de l’accouplement et de l’alimentation sur les jeunes turions.
- Ponte des œufs sur les tiges et feuilles d’asperge.
- Éclosion après 1 à 2 semaines ; les larves se nourrissent durant environ 3 semaines.
- Nymphose souterraine, avec la construction d’une loge protectrice.
- Première génération d’adultes en juin, active immédiatement.
- Seconde génération en juillet, qui entre en diapause à la fin de l’été pour hiverner.
Quels sont les dégâts causés par le criocère de l’asperge ?
Le criocère de l’asperge (Crioceris asparagi) est un ravageur spécifique de l’asperge cultivée (Asparagus officinalis). Il ne s’attaque à aucune autre plante, ce qui rend sa présence en culture d’autant plus redoutable. Ses deux principaux stades nuisibles — l’adulte et la larve.
Les adultes émergent dès le printemps et ciblent en priorité les jeunes turions. Ils perforent les tiges tendres en creusant de petits trous caractéristiques, qui diminuent la qualité visuelle et commerciale de la récolte. Même si ces morsures ne compromettent pas la vitalité de la plante, elles rendent les turions impropres à la vente directe. À cela s’ajoute un autre désagrément : les femelles pondent leurs œufs directement sur les turions. Ces œufs, solidement fixés, sont difficiles à retirer, ce qui complique le nettoyage des asperges avant leur mise en marché.
Les larves, quant à elles, provoquent les dégâts les plus importants. Dès leur éclosion, elles s’attaquent au feuillage et consomment intensément les tissus verts. Leur activité, discrète au départ, peut rapidement se traduire par une défoliation partielle ou totale. Lors d’infestations sévères, les plants peuvent ne conserver que les nervures de leurs feuilles.
Les principales conséquences observées sont :
- Perte de qualité commerciale des turions, due aux morsures et à la présence des œufs.
- Réduction de l’activité photosynthétique, lorsque le feuillage est endommagé.
- Affaiblissement des plants, impactant directement les réserves racinaires.
- Diminution des rendements l’année suivante, liée à la baisse de vigueur des griffes.
- Risque de dépérissement complet, en cas d’attaques répétées ou non maîtrisées.
Espèce proche à ne pas confondre
Le criocère à douze points, Crioceris duodecimpunctata, est une espèce cousine que l’on peut rencontrer sur les mêmes parcelles. Elle peut cohabiter avec C. asparagi à tous les stades : œufs, larves, adultes. Leur comportement est similaire, mais quelques différences permettent de les distinguer.
Cette seconde espèce apparaît plus tard dans la saison. Elle s’intéresse davantage aux fruits de l’asperge qu’aux turions, ce qui la rend moins nuisible au moment des récoltes précoces. Son apparence diffère aussi : les élytres arborent douze petits points bien distincts, sans les bandes blanches caractéristiques du criocère de l’asperge.
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