Dégâts des pigeons sur les cultures : comment lutter efficacement ?

lutter contre pigeons

Les dégâts provoqués par les oiseaux en grande culture sont en constante augmentation, tant en fréquence qu’en gravité. Parmi ces oiseaux, les pigeons qui causent des dommages sérieux sur certaines cultures telles que le colza, le pois, le tournesol, le soja et le lin. Ces oiseaux, souvent en grands groupes, provoquent des pertes économiques importantes pour les agriculteurs. Dans cet article, découvrons quelles sont les différentes espèces de pigeons impliquées dans ces dégâts, les cultures les plus attaquées, ainsi que les méthodes de prévention et de protection à mettre en place.

Quelles espèces de pigeons sont responsables des dégâts ?

Les dégâts causés par les pigeons sur les cultures agricoles sont principalement attribués à trois espèces : le pigeon ramier, le pigeon colombin et le pigeon biset.

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Le pigeon ramier

un fléau pour les cultures

Columba palumbus est le plus grand des pigeons européens. Doté d’un plumage épais de couleur bleu clair grisé, ce pigeon arbore un poitrail rose pâle et une queue longue ornée de barres noires sur la face ventrale.  Son habitat naturel s’étend des forêts aux milieux urbains et ruraux.

Exclusivement végétarien, il se nourrit principalement de feuilles, de baies, de bourgeons, de fleurs, de racines, et surtout de graines. Durant l’hiver, ces pigeons se regroupent en bandes importantes, constituées de plusieurs centaines d’individus. Ces rassemblements massifs, combinés à leur appétit pour les jeunes plants, les rendent capables de dévaster des champs entiers. Les cultures de pois, de colza, et de maïs sont particulièrement vulnérables.

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Le pigeon colombin

une présence plus discrète

Le pigeon colombin (Columba oenas), bien que plus petit et moins répandu que le ramier, est également présent en Europe et en Asie occidentale. Son plumage gris est marqué de deux barres noires sur les ailes, et à la différence du ramier, il ne présente pas de blanc sur le croupion, le cou ou les ailes, ce qui le rend facilement identifiable.

Sur le plan agricole, le pigeon colombin a un impact un peu moindre que le ramier. Son régime alimentaire est composé principalement de graines sauvages ou cultivées, de feuilles, de plantules et de baies. Il complète parfois son alimentation avec des invertébrés.

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Le pigeon biset

un rôle marginal dans l’agriculture

Le pigeon biset (Columba livia), connu pour sa capacité à s’adapter à presque tous les environnements, est présent sur tous les continents. Son plumage est gris-bleuâtre, aux reflets iridescents jaunâtres, verdâtres ou rougeâtres sur le cou et les plumes des ailes. Bien que ce pigeon soit extrêmement commun, notamment en milieu urbain, son impact sur l’agriculture est plus restreint mais loin d’être négligeable.

Le pigeon biset se nourrit principalement de graines, d’herbes sauvages, et de petits mollusques.

Quel est le régime alimentaire des pigeons ?

Les pigeons ont un régime alimentaire majoritairement végétal. Ils se nourrissent de graines de légumineuses et de céréales, ainsi que de glands, de faînes, de baies et de petits fruits. Ils sont particulièrement attirés par les jeunes pousses vertes, surtout celles des crucifères, ce qui en fait des ravageurs redoutables pour des cultures comme le colza d’hiver. Les différentes espèces de pigeons, bien que partageant un régime similaire, montrent des préférences alimentaires spécifiques selon les disponibilités locales, ce qui rend certaines cultures plus vulnérables que d’autres en fonction de la région.

Quelles sont les cultures attaquées par les pigeons ?

Les pigeons, en particulier le pigeon ramier, causent des dégâts significatifs sur diverses cultures agricoles. Voici celles qui sont le plus touchées :

  • Colza d’hiver : les attaques sur le colza sont fréquentes en hiver, avec des dommages notables sur le feuillage et les cœurs des jeunes plants. Les pigeons s’attaquent surtout au colza en période de végétation hivernale et au début de la reprise végétative.
  • Légumineuses (pois) : les cultures de pois sont particulièrement vulnérables au moment du semis, où les pigeons déterrent les graines fraîchement plantées. Des attaques peuvent également survenir lors de la récolte, bien que cela soit moins fréquent.
  • Céréales (maïs) : le maïs est une cible de choix pour les pigeons, principalement au moment du semis. Les graines à peine enfouies sont souvent consommées. Un resemis est alors nécessaire, ce qui augmente les couts de production.
  • Tournesol : les pigeons attaquent le tournesol à différents stades de son développement. Ils consomment les graines et les jeunes plantules au moment du semis, ce qui entraîne des pertes importantes. À maturité, les attaques peuvent également endommager les têtes de tournesol et donc réduire le rendement.
  • Soja : après la levée du soja, les pigeons s’attaquent aux cotylédons, ce qui provoque fréquemment la mort des plantules avant même la sortie des premières feuilles unifoliées. Le soja est particulièrement vulnérable durant ses premières semaines de croissance.

Quelles sont les méthodes de prévention et de protection ?

La lutte contre les dégâts causés par les pigeons dans les cultures agricoles demeure un défi complexe pour les agriculteurs. Si plusieurs stratégies peuvent être mises en place, toutes ne se révèlent pas efficaces, bien au contraire.

🌱 Produits répulsifs : une solution efficace

Les produits répulsifs offrent une protection contre les pigeons. Ces substances, appliquées sur les cultures ou autour des parcelles, visent à dissuader les oiseaux de s’approcher. 

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Filets de protection : une barrière physique

Parmi les solutions physiques, les filets de protection constituent une méthode fiable pour protéger les jeunes plants des attaques de pigeons. En posant ces filets au-dessus des rangs, les agriculteurs créent une barrière physique qui empêche les oiseaux d’accéder aux cultures. Cette méthode est particulièrement efficace pour les cultures à haute valeur ajoutée, où le coût d’installation des filets est justifié par la protection offerte. Cependant, cette approche est plus difficile à mettre en œuvre sur de grandes surfaces ou pour des cultures nécessitant un accès régulier pour l’entretien.

Effarouchement : entre efficacité temporaire et accoutumance

L’effarouchement, qu’il soit visuel ou acoustique, est une méthode largement employée pour décourager les oiseaux comme les pigeons ou les corbeilles et corbeaux

Les techniques d’effarouchement visuel sont l’utilisation de banderoles, de mannequins ou de cerfs-volants imitant des rapaces. Côté acoustique, des pétards, détonateurs ou dispositifs imitant les cris de prédateurs ou de détresse sont utilisés pour créer un environnement hostile aux pigeons.

Cependant, l’efficacité de ces méthodes est souvent limitée par l’accoutumance rapide des pigeons. Au fil du temps, ces oiseaux intelligents apprennent à ignorer ces menaces perçues. Ces méthodes deviennent donc inefficaces à long terme. 

De plus, l’utilisation d’effaroucheurs sonores est soumise à des règles strictes de bon voisinage, ce qui limite leur déploiement dans certaines zones agricoles.

La chasse : une méthode de contrôle réglementée

La chasse reste l’une des méthodes de contrôle direct les plus efficaces contre les pigeons ramiers, surtout pendant la période hivernale. Chaque département en France a ses propres modalités concernant la chasse aux pigeons, qui est encadrée pour assurer une gestion durable des populations. Bien que la chasse puisse réduire temporairement la pression sur les cultures, elle ne peut être considérée comme une solution unique en raison des contraintes légales et du besoin de coordination avec les autorités locales.

Quels sont les facteurs qui favorisent les attaques de pigeons ?

Plusieurs facteurs environnementaux et agronomiques favorisent les attaques de pigeons. La proximité de bois ou de grandes villes offre aux pigeons des refuges naturels et des zones de nidification proches des cultures. 

Les parcelles isolées ou de grande surface, avec une vue dégagée, sont particulièrement vulnérables, surtout si elles sont situées près de zones d’agrainage ou de cultures non récoltées. 

La sédentarisation accrue du pigeon ramier dans certaines régions exacerbe également les problèmes. 

Du côté des pratiques agricoles, les cultures de printemps sont plus appétantes pour les pigeons, notamment si elles sont peu présentes dans la région. Les semis décalés, de faible profondeur, ou avec une levée lente, augmentent aussi les risques d’attaques.

Quels sont les dégâts causés par les pigeons ?

Les attaques de pigeons sur les cultures agricoles se manifestent principalement par des dégâts sur les jeunes pousses vertes, particulièrement en hiver, lorsque la végétation est plus vulnérable.

Les symptômes des attaques de pigeons sont souvent visibles dès les premières semaines de croissance des cultures. Les jeunes plants, notamment ceux de colza, de maïs, de pois et de tournesol, présentent des signes évidents de grignotage sur les feuilles et parfois sur les tiges. Ces dommages peuvent ralentir la croissance de la plante, la rendre plus susceptible aux maladies et aux stress environnementaux, voire entraîner sa mort prématurée si les conditions de stress persistent. En période hivernale, les jeunes pousses de colza, par exemple, sont fréquemment défoliées, laissant les cultures exposées aux aléas climatiques et réduisant leur capacité de récupération.

pigeon ramier degats

Estimation des pertes économiques

Les pertes économiques dues aux attaques de pigeons atteignent chaque année à plusieurs millions d’euros, en particulier pour les cultures de grande valeur comme le tournesol. À cela doit être ajouté les coûts supplémentaires liés aux resemis et à la gestion des dégâts.

La répétition des attaques, combinée aux coûts croissants de gestion, pousse certains exploitants à réévaluer leur stratégie de culture, parfois au détriment de la diversité agricole. Cette tendance à l’abandon de certaines cultures peut avoir des répercussions sur la rotation des cultures, la biodiversité agricole et la durabilité des systèmes de production. 

Les agriculteurs se retrouvent donc face à un dilemme : continuer à investir dans des cultures vulnérables ou réorienter leur production vers des alternatives moins exposées, mais peut-être moins rentables.

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