Les corvidés, et notamment les corbeaux et les corneilles, sont responsables de nombreux dégâts dans les cultures agricoles. Les semis de maïs et de tournesol sont régulièrement touchés. Et les pertes économiques se chiffrent chaque année à plusieurs millions d’euros.
Bien que diverses méthodes de lutte aient été développées pour contrer ces oiseaux, leur efficacité varie. Par ailleurs, certaines pratiques agricoles peuvent également contribuer à limiter les dommages.
Nous vous proposons un tour d’horizon de l’efficacité des solutions de lutte contre les corvidés.
Quelles sont les espèces de corvidés problématiques ?
Les corvidés posent des problèmes importants aux cultures agricoles, en particulier en raison de leur régime alimentaire omnivore et de leur comportement opportuniste.
Découvrons d’abord les principales espèces concernées :
- Corbeau freux : cet oiseau est l’un des principaux nuisibles. Il est reconnaissable à son plumage noir qui contraste avec son bec blanc grisâtre et dégarni à la base. Il vit en colonie. Les corbeaux freux trouvent leur nourriture dans les terres cultivées, notamment en fouillant le sol pour des graines, des baies, ou encore des invertébrés comme les insectes et les lombrics.
- Corneille noire : un autre espèce problématique. La corneille noire est sédentaire et territoriale, elle vit en couple. Entièrement noire, y compris le bec, elle est omnivore et se nourrit de manière opportuniste. Ses principales sources de nourriture sont les graines, les fruits, ainsi que de petits vertébrés comme les lézards ou les oisillons.
- Choucas des tours : plus petit que ses congénères, le choucas des tours vit en colonie, souvent en périphérie des villes et villages. Bien que son impact soit généralement moindre en milieu rural, il peut causer des dommages aux cultures situées à proximité des zones urbaines.
- Grand corbeau : de taille imposante, le grand corbeau se distingue par sa force et sa capacité à déterrer facilement les graines ou à endommager les jeunes pousses. Bien qu’il soit moins fréquent que les autres corvidés, il peut aussi avoir un impact.
Ces espèces, en raison de leur comportement en groupe et de leur régime alimentaire varié, sont à l’origine de nombreux dégâts dans les cultures agricoles. Leur présence est généralement exacerbée dans les zones proches de leurs refuges naturels, où elles trouvent à la fois abri et nourriture.
Quels sont les dégâts causés par ces corvidés ?
Les corvidés causent des dégâts importants sur les semis et les jeunes plants. Ils attaquent les cultures dès la mise en terre des graines, en les déterrant avant même leur levée, ce qui compromet la réussite du semis.
Les cultures les plus touchées sont :
- maïs
- tournesol
- blé
- pois
- céréales d’hiver
- divers légumes.
Le maïs et le tournesol sont particulièrement vulnérables lors de leurs premières phases de croissance. Les attaques des corvidés se concentrent entre le semis et le stade 4 à 5 feuilles pour le maïs, lorsque les jeunes plants mesurent entre 10 et 15 cm. Pour le tournesol, la période critique s’étend jusqu’au stade 4 feuilles.
Pendant cette phase, les corvidés peuvent consommer une grande partie des semences, voire détruire les jeunes pousses.
Les vignes ne sont pas non plus épargnées, avec des dommages fréquents sur les grains de raisins, qui peuvent être picorés en masse par ces oiseaux.
L’effet de masse est d’ailleurs l’une des caractéristiques les plus problématiques des corvidés : se déplaçant en grands groupes, ils peuvent ravager une parcelle en très peu de temps.
Quelles sont les zones les plus à risque ?
Les zones situées à proximité de refuges naturels tels que les bois, les grands arbres ou les parcs sont particulièrement à risque. De même, les parcelles isolées ou celles où la présence humaine est moindre, comme les grandes parcelles ou celles éloignées des habitations, attirent davantage ces oiseaux.
Les régions où la culture de maïs ou de tournesol est peu répandue sont également plus exposées, car ces cultures deviennent des points d’attraction pour les corvidés, amplifiant ainsi la pression sur les rares exploitations présentes. Ces divers facteurs combinés font des corvidés un véritable fléau pour les agriculteurs, ce qui nécessite la mise en place de stratégies de lutte adaptées pour protéger les récoltes.
Quelles sont les méthodes de lutte contre les corbeaux et corneilles ?
La lutte contre les corneilles et corbeaux représente un défi majeur en raison de leur grande intelligence et de leur capacité d’adaptation. Ces oiseaux sont capables de reconnaître les pièges, de déjouer les dispositifs d’effarouchement, et d’apprendre rapidement à contourner les obstacles mis en place pour les dissuader.
Diverses méthodes existent, mais leur efficacité varie.
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Le piégeage : une méthode de contrôle
Le piégeage est l’une des techniques les plus utilisées pour contrôler les populations de corneilles noires et de corbeaux freux. Les pièges, connus sous le nom de corbeautières, utilisent des oiseaux vivants comme appelants pour attirer leurs congénères. Cette méthode demande un suivi rigoureux, avec des visites quotidiennes pour vérifier les captures et un bilan annuel des résultats. Bien qu’efficace pour réduire localement la population de corvidés, le piégeage ne constitue pas une solution définitive, car il doit être renouvelé régulièrement pour maintenir son efficacité.
L’effarouchement : une solution temporaire
L’effarouchement, qu’il soit sonore ou visuel, est une autre méthode couramment employée pour tenter de dissuader les corvidés.
Les détonations produites par des canons effaroucheurs sont parmi les techniques sonores les plus répandues. Toutefois, cette méthode entraîne des nuisances sonores importantes, souvent sources de conflits avec le voisinage, surtout dans les zones habitées. De plus, les corvidés s’habituent rapidement à ces bruits, ce qui réduit l’efficacité de la méthode au fil du temps.
Les techniques visuelles, telles que l’utilisation de cerfs-volants, de ballons remplis d’hélium ou de rubans plastiques colorés, offrent également une protection limitée. Ces dispositifs perturbent les corvidés pendant quelques jours seulement, après quoi les oiseaux s’adaptent et ignorent ces distractions. L’effarouchement, bien qu’efficace à court terme, déplace temporairement le problème sans le résoudre de manière durable.
Notons par ailleurs que certaines méthodes, comme les épouvantails ou la suspension de corneilles mortes, se sont révélées inefficaces.
Favoriser les prédateurs naturels
Une approche alternative consiste à encourager la présence des prédateurs naturels des corvidés, tels que les rapaces. L’installation de perchoirs pour des espèces comme le faucon crécerelle, la buse variable ou l’épervier d’Europe aide à réguler les populations de corvidés de manière plus écologique. Ces prédateurs exercent une pression sur les populations d’oiseaux nuisibles. Cette méthode, bien que nécessitant du temps pour montrer des résultats significatifs, offre une solution durable en favorisant la biodiversité et en rétablissant l’équilibre naturel des écosystèmes agricoles.
Quelles sont les techniques agricoles pour limiter les dégâts ?
En complément des méthodes de lutte, des pratiques agricoles permettent de réduire la vulnérabilité des cultures face aux corvidés :
- Optez pour un semis profond : semer à une profondeur d’environ 4 cm permet de réduire le risque de déterrage des graines par les corvidés. Cette technique protège les semences en les rendant moins accessibles aux oiseaux qui cherchent à se nourrir.
- Roulage des parcelles : après le semis, il est conseillé de rouler les parcelles pour bien enfouir les graines dans le sol. Cela limite leur visibilité et réduit ainsi l’attractivité de la parcelle pour les corvidés.
- Évitez les sols trop motteux : lors du semis, il est préférable d’éviter les sols présentant trop de mottes ou une forte présence de résidus de cultures. Ces conditions facilitent la recherche de nourriture pour les corvidés.
- Décalez vos semis par rapport aux parcelles voisines : semer à des dates différentes de celles de vos voisins pour réduire la pression exercée par les corvidés. Cela permet de disperser les oiseaux sur plusieurs parcelles et de limiter l’impact sur une seule culture.
- Attendez plusieurs jours entre le travail du sol et le semis : pour réduire l’attractivité de la parcelle, il est conseillé de laisser un intervalle de plusieurs jours entre le travail préparatoire du sol et le semis. Cela donne le temps aux corvidés de se désintéresser de la parcelle avant que les graines ne soient plantées.
- Prenez en compte les particularités de l’agriculture biologique : en agriculture biologique, où les semis peuvent être réalisés plus tardivement, les cultures deviennent plus vulnérables aux attaques des corvidés. Il est donc essentiel de combiner cette pratique avec d’autres mesures de protection pour minimiser les risques.
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