La punaise diabolique (Halyomorpha halys), également connue sous le nom de punaise marbrée, est une menace de plus en plus présente pour les cultures agricoles en Europe. Originaire d’Asie, cet insecte envahissant provoque d’importants dégâts, notamment dans les vergers (kiwis, cerises, abricots, pêches, poires pommes, prunes, raisin, noisettes, fraises, framboises mures et cultures légumières (tomates, aubergines, poivrons, choux, courgettes, pois, haricots), pouvant entraîner des pertes économiques.
Si la lutte chimique a montré ses limites contre ce ravageur, des solutions biologiques permettent quant à elles de mieux lutter contre cet indésirable.
Caractéristiques de la punaise diabolique
Noms communs | Punaise diabolique, punaise marbrée |
Nom scientifique | Halyomorpha halys |
Famille | Pentatomidés |
L’adulte de Halyomorpha halys mesure entre 12 et 17 mm de long et 7 à 10 mm de large. Son corps est en forme de bouclier, large et ovale, avec une couleur dorsale brun gris.
Sa tête plus petite par rapport à son corps, avec des antennes marquées de deux bandes blanches distinctes. Ces antennes segmentées et les motifs clairs sur les bords des élytres sont des caractéristiques visuelles importantes pour l’identification de l’espèce. La partie aplatie de l’abdomen montre des bandes alternées foncées et claires. Les pattes de la punaise diabolique sont foncées et ponctuées de taches blanches.
Il existe une possible confusion avec la punaise grise nébuleuse (Rhaphigaster nebulosa), mais une observation attentive des motifs des antennes et des élytres permet de les distinguer.
Les larves de la punaise diabolique présentent une apparence différente selon leur stade de développement. À partir du stade II, elles se distinguent par une tête rectangulaire et des antennes noires avec une tache blanche. Les côtés du corps des larves sont pourvues d’épines, et leurs pattes sont foncées avec des marques blanches.
La punaise diabolique est une espèce polyphage, capable de se nourrir sur une grande diversité de plantes hôtes. Cette flexibilité alimentaire lui permet de s’adapter à divers environnements et de proliférer rapidement.
Sa capacité à émettre une substance malodorante lorsqu’elle est menacée ou écrasée est une stratégie de défense efficace contre les prédateurs. Bien que cette sécrétion ne soit pas dangereuse pour l’homme, elle peut être désagréable et incommodante.
Quels moyens de lutte contre la punaise diabolique ?
En Asie, certains prédateurs naturels comme les araignées, fourmis, guêpes solitaires et mouches contribuent à contrôler la population de la punaise marbrée. Cependant, ces prédateurs sont peu actifs en Europe.
Parmi les moyens de lutte, l’utilisation de filets anti-insectes et de pièges à phéromones pour le contrôle et la détection est recommandée. La lutte biologique avec des auxiliaires est une autre méthode envisageable pour limiter les dégâts causés par cette espèce invasive.
Chez Agrobiotop, nous recommandons l’utilisation de produits biostimulant contenant des substances naturelles qui sont utilisés pour repousser et limiter les dégâts causés par cette espèce invasive.
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Une espèce invasive originaire d’Asie, présente en France
Halyomorpha halys est originaire du sud-est de l’Asie, et notamment des pays comme la Chine, le Japon, la Corée et Taïwan. Sa capacité d’adaptation et de propagation rapide a permis à cette espèce de devenir une menace globale pour les cultures agricoles.
L’invasion de la punaise diabolique a commencé en Amérique du Nord. En 1996, elle a été observée pour la première fois sur la côte ouest des États-Unis. Sa propagation rapide à travers les États américains a attiré l’attention des chercheurs et des agriculteurs en raison des dégâts qu’elle cause aux cultures.
En Europe, la punaise diabolique a été détectée pour la première fois au Liechtenstein en 2004. Par la suite, elle a été repérée à Zurich en 2007, marquant le début de sa colonisation européenne. Depuis, elle s’est étendue à plusieurs pays, y compris la Suisse, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Roumanie, l’Autriche et la Serbie.
En France, la punaise diabolique a fait son apparition en Alsace en 2012. Elle a ensuite été détectée à Paris en 2013, et son expansion a continué vers la Savoie à partir de 2015. Elle est aujourd’hui présente sur une grande partie du territoire.
Pourquoi la punaise diabolique est-elle autant invasive ?
Plusieurs facteurs expliquent le succès invasif de la punaise marbrée
- Polyphagie : la punaise diabolique se développe sur une grande diversité de plantes hôtes.
- Pouvoir de dispersion important : les adultes peuvent se propager rapidement via les transports aériens, maritimes, ferroviaires et routiers.
- Reproduction rapide : en Europe, la punaise diabolique peut produire jusqu’à deux générations par an. En Asie, c’est jusqu’à quatre générations.
- Absence de prédateurs naturels efficaces : En France et en Europe, il n’existe pas de prédateurs naturels capables de réguler efficacement la population de la punaise diabolique.
Cycle de développement de la punaise diabolique
Au cours de son cycle de vie, Halyomorpha halys passe par plusieurs stades distincts : œuf, cinq stades larvaires et un stade adulte. En France, cette espèce connaît généralement une génération par an, mais peut en avoir deux lorsque les conditions climatiques sont favorables.
Hivernage des adultes
Pendant l’hiver, les adultes de la punaise diabolique recherchent des abris pour survivre aux basses températures. Ils se réfugient dans divers endroits tels que les fissures et crevasses, les habitations, les garages, les écorces d’arbres et le bois mort. Il est courant de les voir envahir les maisons en automne pour se protéger du froid. Ils sortent de leurs refuges à partir d’avril, lorsque les températures commencent à augmenter.
Ponte des œufs
La reproduction de la punaise diabolique a lieu au printemps et en été. Durant l’été, les femelles pondent environ une vingtaine d’œufs sur les faces inférieures des feuilles des plantes hôtes. Ces œufs sont déposés en groupes. Un œuf de punaise diabolique a une forme arrondie et une couleur blanche. L’éclosion se produit entre 3 et 6 jours après la ponte, en fonction des conditions environnementales telles que la température et l’humidité.
Développement des larves
Après l’éclosion, les larves passent par cinq stades larvaires avant d’atteindre le stade adulte. À partir du stade II, les larves commencent à se déplacer activement et à se nourrir des plantes hôtes.
Quelles sont les plantes hôtes ?
La punaise diabolique est une espèce polyphage, capable de se nourrir de plus de 120 espèces de plantes hôtes. Son régime alimentaire exclusivement végétarien lui permet d’infester une grande variété de cultures.
Arbres fruitiers
Les arboriculteurs redoutent particulièrement la punaise diabolique en raison de son impact sur les arbres fruitiers. Les principales espèces affectées comprennent le pommier, le kiwi, le cerisier, l’abricotier, le framboisier, le pêcher, le citronnier, le poirier, le kaki, le figuier et le noisetier.
Légumes
La punaise diabolique s’attaque également à de nombreux légumes. Les tomates, aubergines, poivrons, haricots et concombres figurent parmi ses cibles préférées. En se nourrissant de ces légumes, elle provoque des déformations, des altérations de coloration, et des pourrissements qui rendent les produits impropres à la commercialisation. Les maraîchers doivent ainsi faire face à des défis importants pour protéger leurs cultures contre cette menace.
Vignes
Les vignobles ne sont pas épargnés par la punaise diabolique. Cet insecte peut compromettre la qualité et la quantité de la récolte. Les viticulteurs doivent donc mettre en place des mesures de protection pour préserver leurs vignes et assurer une production viticole de qualité.
Grandes cultures
Les grandes cultures telles que le maïs, le soja et le tournesol sont également vulnérables à la punaise diabolique. Les céréaliers et cultivateurs de grandes cultures doivent ainsi surveiller attentivement leurs champs et utiliser des stratégies de gestion intégrée pour limiter les infestations.
Arbustes et plantes ornementales
En plus des cultures alimentaires, la punaise diabolique s’attaque aux arbustes et plantes ornementales. Le magnolia, le paulownia, le laurier rose et l’hibiscus figurent parmi les plantes ornementales affectées.
Quels sont les dégâts provoqués par la punaise diabolique ?
Véritable fléau pour les cultures, la punaise marbrée provoque d’importants dégâts dans les vergers, potagers et champs agricoles. Les pertes économiques pour l’agriculture sont considérables.
Les piqûres de nutrition de la punaise diabolique sur les bourgeons floraux provoquent des avortements, ce qui empêche le développement des fleurs et la formation des fruits. Les jeunes fruits sont particulièrement vulnérables, avec des chutes fréquentes résultant de ces attaques. Cela réduit le nombre de fruits pouvant atteindre la maturité.
Nous observons des déformations et des altérations de la coloration des fruits et légumes. Les piqûres de nutrition entraînent leur pourrissement en quelques jours, les rendant impropres à la commercialisation.
Les piqûres de la punaise diabolique provoquent aussi des nécroses aux abords des zones affectées sur les fruits et légumes. Les enzymes digestives injectées par l’insecte entraînent des plages spongieuses blanchâtres visibles sur la peau des fruits.
Sur les noisettes attaquées par Halyomorpha halys, il est remarqué le développement de coques vides.
Les dommages causés par la punaise diabolique se traduisent par une baisse significative des rendements.