Le soufre élémentaire est un indispensable aux cultures, à condition d’utiliser le produit. Découvrons ce que peut apporter le soufre élémentaire en agriculture et comment bien l’utiliser.
Qu’est-ce que le soufre élémentaire ?
Le soufre est un macro-élément indispensable à la productivité et à la qualité des récoltes. C’est un élément sur lequel il faut particulièrement porter son attention pour améliorer la performance des cultures et notamment valoriser au mieux l’azote.
Soufre élémentaire : la solution pour un apport nutritionnel efficace
L’azote et le soufre sont dépendants l’un de l’autre dans le métabolisme de la plante. Un équilibre N/S est nécessaire, soit environ 1 unité de soufre pour 5 unités d’azote pour les crucifères, 1 pour 8 pour les légumineuses et 1 pour 10 pour les céréales.
Les besoins des cultures sont exprimés en équivalent So3. À noter que, par le jeu des poids moléculaires, 1 unité de soufre est équivalente à 3 unités
de sulfates (So4) ou 2,5 sulfites (So3). Il faut donc 2,5 fois moins de Soufre élémentaire que de So3 pour satisfaire les besoins des cultures (Ex : Pour une céréale un besoin de 200 unités d’azote correspond à un besoin de 20 unités de soufre élémentaire).
| Exigences | Cultures | Besoin en Soufre élémentaire (Kg/ha) | Équivalent en So3 (Kg/ha) |
|---|---|---|---|
| Forte | Crucifères, ail, oignons, luzerne, Trèfle, graminées fourragères | 40 à 80 | 200 à 100 |
| Moyenne à forte | Verger, vigne | 40 | 80 |
| Moyenne | Céréales, maïs, pomme de terre, betterave | 20 à 40 | 100 à 50 |
| Faible | Toutes les autres cultures | 8 à 20 | 50 à 30 |
Apporte une « fertilisation » de fond
Le soufre élémentaire nécessite une oxydation par l’activité microbienne pour être assimilé par les plantes. Contrairement à la forme So4 il n’est pas lessivable et reste disponible durant le cycle en fonction des besoins. À noter qu’un apport d’une forme So4 au mois de février/mars n’est pas pertinente car les cultures ont surtout besoin de Soufre en période de montaison et floraison (comme l’azote).
Permet de conserver la matière organique
La forme So4 que l’on retrouve dans les engrais est un booster de l’activité bactérienne et va avoir pour conséquence d’accélérer la dégradation de la matière organique à un moment inopportun. L’apport de Soufre élémentaire va permettre aux micro-organismes de répondre aux besoins des cultures sans venir dégrader la matière organique.
Débloque des éléments
La diminution du pH constatée à proximité du soufre élémentaire permet de mettre en solution des éléments bloqués (Exemple phosphore, fer en sol alcalin).
💡 Soufre élémentaire : deux origines à ne pas confondre
Soufre élémentaire d’origine fossile
Il est issu du raffinage du pétrole par procédé Claus.
❌N’étant pas d’origine naturelle, les microorganismes (bactéries) perçoivent ce soufre comme un polluant chimique.
Son efficacité est bien moindre que le soufre natif de carrières. Les doses d’utilisation préconisées sont de 150 à 300 kg/ha.
Vue son origine pétrochimique, il parait étonnant que ce soufre élémentaire soit utilisé en Agriculture Biologique.
Soufre élémentaire natif de carrières
(Soufrel, Silisoufre)
Issu d’extraction traditionnelle : Prélèvement de minerai, concassage et broyage
✔️Ne présente pas les inconvénients du soufre d’origine fossile : il est surtout perçu comme produit naturel par les bactéries qui doivent l’oxyder.
Plus intéressant à utiliser en termes d’efficacité et de cout /ha.
Les doses d’utilisation préconisées sont de 10kg à 80kg/ha.
Il est utilisable en agriculture biologique.
Analyses de 2 Soufres élémentaires par un laboratoire indépendant Avril 2024
Analyse échantillon 1
Rapport d’analyse n° AR-24-AA-044778-02
Ech N° 370-2024-00004780
Analyses demandées : AAK Valeur isotopique soufre
Conclusion de l’analyse : la valeur de la déviation isotopique
du soufre mesurée sur cet échantillon est en accord
avec une origine fossile (issu du pétrole)
Analyse échantillon 2 (Soufrel, Silisoufre)
Rapport d’analyse n° AR-24-AA-044777-02
Ech N° 370-2024-00004779
Analyses demandées : AAK Valeur isotopique soufre
Conclusion de l’analyse : la valeur de la déviation isotopique
du soufre mesurée sur cet échantillon est en accord
avec une origine minérale
